Un repos bien mérité

Le chemin fut long et fatiguant pour Jean. Il avait marché presque sans s'arrêté jusqu'à amener le couple chez eux. Lucie était fatiguée et son genou lui faisait souffrir, mais plus les jours passaient, plus elle sentait une guerrison arrivé. Conflans était à leur porté, il ne restait plus qu'à prendre quelques affaires et de la nourriture pour se rendre au petit refuge de Jean pour quelques jours.

Après être passé au marché, ils se dirigèrent vers la petite cabane. Une fois à l'intérieur, ils y firent un petit peu de ménage et remirent en ordre l'intérieur. Le chemin du retour les avait grandement fatigué, mais ils prirent le temps de manger un morceau, avant de se coucher et de s'endormir dans les bras l'un de l 'autre, pendant que les bûches dans l'âtre crépitaient et se consumaient lentement.

Au petit matin, Lucie ouvrit les yeux et sentit que son Ange n'était plus près d'elle, elle le chercha, mais découvrit rapidement qu'il était devant la fenêtre à torse nu. Lentement, elle descendit du lit et s'approcha de lui. Elle glissa ses mains sur son torse et déposa sa tête sur son dos en fermant les yeux.

- Bonjour mon Amour...

Elle pouvait sentir sa respiration et ne put que caresser son torse tendrement. La petite Louna s'était assise sur la couche et frémissait de la queue, toute joyeuse qu'elle pouvait être de voir ses deux maîtres réveillés. La petite bête avait sans doute faim.

- Tu as bien dormit? ça fait longtemps que tu es debout?

… Bonjour mon cœur, oui j’ai faim … lui dit-il.


Jean était debout face à la fenêtre, il regardait le soleil se lever repensant aux quelques jours qu’il avait passé ici même il y a quelques temps.

Le vent agitait les branches des grands arbres entourant la prairie et la douce mélodie de cet orchestre végétal parvint à ses oreilles tel le doux chant des sirènes.

Il sentit les mains de Lucie venir se poser sur son torse. Le doux effluve de sa respiration vient lui caresser le cou lui faisant parcourir le corps d’un léger frisson.

Il posa ses mains sur les siennes et les porta à sa bouche pour les embrasser.


… Tu es réveillée mon amour ?… dit-il.

Elle posa sa joue contre sa nuque… Il ne voulait plus bouger.

Jean repensait à ses cauchemars qu’il refaisait sans cesse, ces personnages longilignes vêtus de blancs tout autour de lui. Il repensait au message dans l’épée et aux mystères qu’il recelé.
Il revoyait les jours passés près de son amour inattendu qu’il avait rencontré quelques semaines plus tôt, à leur voyage et ses péripéties.

La nuit fût réparatrice et ce matin là, il se sentait en pleine forme. Il se retourna pour faire face à Lucie qu’il embrassa de bonheur, l’enlaçant de ses bras vigoureux.

Jean aimait ces moments de tendresse passés avec Lucie. Chaque fois cela lui semblait une nouvelle rencontre. Il ne s’en lassait jamais.

Après un bon petit déjeuner, ils décidèrent d’aller faire une promenade vers la rivière.
Louna les suivait en bondissant.
Jean lui courait après et s’aplatissant elle disparaissait complètement dans les hautes herbes. jouant à cache-cache.

Lucie riait de bon coeur en les voyant jouer comme des enfants.

Arrivés auprès de la rivière, ils s’assirent un moment profitant de la fraîcheur de l’air et du calme qui y régnait.

Jean pensait que leur vie était un petit paradis sur terre.

Lucie resta contre lui un long moment, très long... Elle pourrait rester ainsi des heures durantes, puis quand il se retourna, elle se serra dans ses bras et l'embrassa avec tendresse. Elle ne cessa de penser à ce qu'il avait pu vivre ici, ainsi que sa vie qui avait été toute chamboulée dès son arrivée. Mais elle était si heureuse d'avoir le trouver le bonheur si rapidement, après avoir un passé assez lourd à porter.

- Oui... tu n'étais plus à mes côtés... Tu as faim tu m'a dis?

Elle lui sourit, puis s'éloigna de lui, pour aller préparer le petit déjeuner. Elle sortit du lait, des brioches et surtout un pot de confiture de fruit. Elle avait envie de sucré ce matin là. Elle sortit quand même de la viande séchée. Une fois le petit déjeuné prêt, elle regarda Jean qui s'approcha d'elle pour s'asseoir autour de la petite table pour manger.

Lucie prépara une tartine pour Jean avec ce qu'il avait envie... puis elle en fit une pour elle avec de la confiture. Elle mangea avec appetit, tout en donnant un peu de viande à Louna.

Ils sortirent ensuite de la cabane pour aller se promener, Jean courrait avec Louna et jouait même à cache-cache. Lucie ne pouvait que rire en les voyants s'amuser ainsi. Elle avait l'impression de voir deux enfants s'amuser l'un avec l'autre.

Une fois assis près de la rivière, Lucie enleva ses chausses et glissa sur ses pieds dans l'eau. Elle regarda son Ange et l'aimait de plus en plus fort chaque jour. Elle rêvait maintenant, d'avoir un enfant avec lui. Elle espérait qu'elle n'aurait pas à attendre bien longtemps avant qu'elle puisse annoncer son arrivée à Jean.

- Je t'aime tant mon Amour...

Assit près de la rivière, Jean regardait le reflet de leurs visages dans l’eau de la rivière. L’ondulation de l’eau troublait les images qu’il percevait, ce qui donner la sentiment qu’ils se mêlaient en un seul visage.

Cette vision troublante fît naître une idée saugrenue dans l’esprit de Jean.

Et si l’enfant dont Lucie rêvait tant prenait se visage. Il se mît à sourire intérieurement le regard plongé dans ce rêve étrange.

Qu’elle idée ! Il fallait qu’il le dise à Lucie. Il se sentait près aujourd’hui. Ses peurs s’estompaient petit à petit . . . Et la promesse qu’il lui avait faite à Orléans ! il ne pouvait plus revenir dessus il en était conscient et ne le souhaitait en aucune manière du reste.

Mais il la savait encore fragile, il ne voulait pas qu’elle qu’une grossesse la fragilise plus. Il se dit finalement qu’il attendrait d’être revenus chez eux quand elle sera vraiment remise de leur équipée téméraire.

Il garderait donc sa pensée pour lui… Maintenant, il s’amusait à penser qu’il devenait impatient que ce moment arrive où il lui dirait qu’il souhaite un enfant d’elle.

Lucie barbotait avec ses pieds, leur visage s’estompèrent dans le remoud des vague, les quelques secondes qu’il venait de passé lui avait paru des longues minutes.

Il se tourna vers son petit cœur d’Amour. Puis posa délicatement son index sur son front avant de dessiner tout doucement le contour de son visage, passant derrière son oreille, il enroula une mèche de ses cheveux noir pour finir il caressa de la pulpe de son doigt les lèvres fines de la belle jeune femme qui chérissait tant.

Se penchant ensuite vers elle, il posa tendrement ses lèvres sur les siennes.

… Je t’aime mon amour… dit-il.
… qu’est ce qu’on est bien ensemble, j’ai l’impression d’être dans un jardin d’Eden…

Jean prit une brindille posée au sol et se mit à dessiner, sur la berge sableuse de la rivière, un cœur avec en son centre un J et un L entremêlés.

… Toi et moi pour la vie … rien ne peut nous séparer, mon ange.

Lucie profita au maximum de ses moments de purs bonheur avec son Astre. Elle prenait un grand plaisir à laisser ses pieds se trempés dans l'eau fraiche. Elle se tourna vers son Amour quand il lui parla.

- On est bien là oui! Je suis tellement heureuse, les Dieux m'ont gâtés tu sais... je t'aime tellement. Je pourrais plus vivre sans toi.

Elle regarda le dessin qu'il fit, elle en sourit trouvant ça si romantique.

- Rien ne nous sépara... rien du tout!

Lucie déposa sa tête sur son épaule, pendant que Louna s'était couchée sur les genoux de la jeune femme. Délicatement, elle prit la main de Jean et la déposa sur son ventre.

- J'espère que les Dieux nous offrira un beau bébé... j'ai envie de tant de chose avec toi... de le sentir bouger en moi, que tu vives ça avec moi!

Elle se mit à rêvasser, se voyant déjà avec un ventre arrondit. Elle savait qu'elle devrait laisser la nature faire, mais elle était si impatiente de pouvoir lui offrir un enfant, le fruit de leur amour, leur union par delà le sang.

Lucie ferma les yeux, elle sentit une brise soulever ses jupes légèrement ainsi que ses boucles noires. Délicatement, elle s'allongea sur le dos, laissant ses pieds dans la rivière. Elle pouvait regarder Jean qui était rester assis. Elle sentit la chaleur de sa main sur son ventre plat. Elle avait reprit des forces, elle se sentait bien mieux qu'avant. Elle appréhendait quand même sa santé fragilisée, mais elle essaya de ne pas trop y penser.

Un sourire s'afficha sur ses lèvres, tout en regardant Jean, elle imagina leur enfant porter ses yeux... Un soupire s'échapa de ses lèvres, un soupire de bien être...

Jean regarda Lucie s’allonger. Il lui souriait. Il s’allongea près d’elle lui passant le bras sous le cou. Tête contre tête, ils regardaient le ciel, contemplant la danse des nuages.
Le vent les promenait dans le bleu limpide du ciel.

- Regarde mon amour, ces nuages ont vraiment des formes curieuses. On dirait même qu’ils dessinent dans le firmament des personnages et animaux céleste.

Ils passèrent quelques minutes à jouer à deviner quelles formes prenaient les nuages glissant sur la voûte céleste. Ici un cochon, là un grand-père… Ils riaient ensemble imaginant les plus insolites choses. Un poulet à que de serpent, une danseuse aux pattes de canard…

Jean prit Lucie dans ses bras. Allongé sur lui elle le regardait amoureusement. Il ne pu résister à poser sur ses douces lèvres un tendre baiser comme ils aimaient souvent en échanger.

Ainsi passa cette journée, ils succombèrent une fois de plus à leur désir d’être unis. Ils prenaient beaucoup de plaisir à s’étreindre l’un, l’autre, vivant intensément ces instants magiques. Jean aimait serrer Lucie contre lui, cela le rassurait de l’avoir avec lui elle était tout pour lui. Sentir son parfum, caresser ses cheveux et sa peau douce comme de la soie.

Il savourait ces moments espérant qu’ils dureraient éternellement.

En fin d’après midi, ils retournèrent à la cabane où ils passèrent la soirée une nouvelle fois face au foyer rougeoyant et chaleureux après un bon repas préparé par Lucie. Il se couchèrent et s’endormirent peu après.

Ainsi passa leur première journée dans ce havre de paix loin des tracasseries du quotidien.

Bien sûr cela ne pourrait pas durer, mais ce n’était pas important, chaque moment de volupté comme ils en passaient ensemble suffisait à le combler….

Les journées suivantes se succédèrent les uns après les autres, dans un bonheur infinie. Ils étaient heureux, ils prenaient le temps de s'écouter, de se cajoler de s'aimer, de se reposer ensemble... Louna grandissait assez vite, mais même elle, était contente. Elle jouait avec tout ce qu'elle pouvait trouvé...

Le jour était arrivé ou ils devaient rentrés chez eux. Jean avait des affaires à effectuer au village. La réalité devait reprendre, malheureusement. Après avoir ranger ce qu'il y avait dans la cabane, Jean la refermera correctement et de façon à ce que personne ne puisse y entrer. Il n'y avait pas vraiment des choses de valeurs, mais juste la cabane était très importante aux yeux du couple. C'était leur endroit, ou ils pouvaient se retrouver en tête à tête.

Main dans la main, ils rentrèrent à la maison, sourire aux lèvres. Lucie avait reprit des forces, elle n 'était plus malade... Mais une chose qu'elle n'attendait pas, à leur rentrée... c'est qu'elle serait à nouveau mal, mais pour une tout autre raison...